Études de cas

Vallourec

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Vallourec, cap sur le zéro accident

Le Groupe Vallourec est le leader mondial des produits et des solutions tubulaires sans soudure, la société est présente à la fois sur les marchés de l’énergie, liés au pétrole et au gaz, mais aussi dans l’énergie électrique et la pétrochimie. Dans le monde de l’industrie son expertise s’étend à la mécanique, l’automobile, la construction.

VallourecAvec plus de 20 000 collaborateurs à travers le monde et 50 sites de production dans plus de 20 pays, le Groupe Vallourec a fait de la Sécurité, depuis de nombreuses années, l’une de ses valeurs fondamentales. La fabrication au sein du Groupe Vallourec est assimilée à l’industrie lourde. Dans les différents sites, l’acier est travaillé sous forme liquide pour obtenir des cylindres pleins (billettes) de plusieurs tonnes. Les températures nécessaires à cette transformation peuvent atteindre 1200 à 1600 degrés. Il s’agit ensuite de creuser la billette en son milieu pour produire un tube sans soudure, véritable spécificité des produits du Groupe Vallourec.

 

Cap ten safe : des résultats sécurité spectaculaires

Jusqu’en 2007, la mise en place d’outils conventionnels comme les procédures et les instructions de travail ont permis d’atteindre, sur l’ensemble des sites, un taux de fréquence moyen de 10… En 2008, la direction du Groupe Vallourec, ne se satisfaisant pas de ces résultats, décide de viser le zéro accident et demande à Jean-Marie Gelineau (Directeur qualité de l’entreprise) de prendre en charge la Sécurité dans le Groupe. Celui-ci confie à Franck Vedel l’animation d’un groupe projet sécurité d’envergure internationale, baptisé Cap ten safe.

Assisté par Jean-Pierre Mouton, consultant du cabinet ETSCAF, Franck Vedel s’appuie sur le Vallourec Management System (VMS) pour mettre en place le programme Cap ten safe. Ce système qui requiert (l’engagement de la gestion) et l’implication de l’ensemble du personnel se décline en trois grands axes :

L’élaboration d’un système de gestion de la sécurité via la mise en oeuvre d’audits OHSAS 18001 et la certification des sites industriels.

En 2 ans, entre fin 2008 et fin 2010, Cap ten safe a permis de diviser par 3 le taux de fréquence de l’ensemble du Groupe pour atteindre fin 2010, un taux de fréquence de 3,2 !

L’évaluation des risques et l’utilisation de Groupes d’Amélioration Continue (GAC). Chaque site de production a l’obligation de créer 3 GAC traitant au moins 3 sujets Sécurité. Lors du lancement du projet Cap ten safe en 2008, 58 GAC étaient consacrés à la Sécurité, aujourd’hui le Groupe Vallourec en compte 278, soit près de 5 fois plus. Sachant que 50% des accidents du travail affectent les mains des opérateurs, une attention toute particulière a été portée au GAC « Mains libres ». Il s’agit de diminuer le nombre de contacts physiques avec les tubes. À partir de photos illustrant les processus, les opérateurs indiquent les situations dans lesquelles ils sont amenés à toucher les tubes. Après hiérarchisation des causes, les GAC mettent tout en oeuvre pour diminuer, voire supprimer, ces opérations manuelles.

Le développement d’une véritable culture de la sécurité avec, en particulier, la mise en place de visites de sécurité des postes de travail. Plus de 3 000 cadres sont formés par ETSCAF à travers le monde et plus de 60 000 Visites de Sécurité ont eu lieu depuis le lancement du projet en 2008. En 2 ans, entre fin 2008 et fin 2010, Cap ten safe a permis de diviser par 3 le taux de fréquence de l’ensemble du Groupe pour atteindre fin 2010, un taux de fréquence de 3,2 !

Pour Franck Vedel « Le Groupe Vallourec a su faire évoluer sa culture sécurité d’un mode conventionnel à un mode d’indépendance qui se traduit par une véritable appropriation du système par les opérateurs. Ils ont compris que la démarche était bonne car ils sont au centre de cette démarche ».

 

SafeStart® un outil complémentaire pour atteindre des objectifs ambitieu

L’objectif Sécurité du Groupe Vallourec pour 2012 est d’atteindre un taux de fréquence inférieur ou égal à 2 ! Dans le cadre du suivi de la démarche administrative lancée depuis 2008, le Groupe Vallourec sait que ce cap ne pourra être franchi que si l’ensemble du personnel (et plus seulement les cadres) adhère à la Valeur Sécurité. Franck Vedel fait donc appel à la division ETS SAFE du cabinet ETSCAF pour déployer la méthode SafeStart au sein du Groupe Vallourec. En septembre 2010 à Lille, Laurent Goussault, directeur ETS SAFE, intervient à la Convention Européenne Sécurité du Groupe Vallourec pour présenter le programme SafeStart aux Directeurs de site et leurs Responsables Sécurité.

Il présente la philosophie de la méthode SafeStart : Il s’agit de faire comprendre à chacun qu’il est acteur de sa propre sécurité, qu’il comprenne les origines de ses erreurs pour mieux se protéger et protéger les autres.

C’est la seconde étape du programme Cap ten safe qui s’est ouvert début 2011. Une phase d’essai a été mise en place sur 4 sites en France, 2 aux Etats-Unis, 1 au Brésil, 1 en Chine et 1 en Allemagne.

 

C’est pourquoi une expression phare du programme SafeStart comme le terme de « chaude alerte » doit faire partie du vocabulaire quotidien de nos opérateurs

 

« SafeStartiser » Cap ten safe

En France ETS SAFE est intervenu sur les sites de Montbard, Cosne-sur-Loire, Tarbes et Deville pour, dans un premier temps, faire adhérer le Comité de Direction, puis dans un second temps, former à la méthode SafeStart des instructeurs internes. A la fin 2011, ce sont près de 1 500 personnes qui sont formées sans compter les nouveaux sites dont la formation est déjà planifiée (Maubeuge, Aulnoye, …).

Pour Franck Vedel « le cap qu’il nous reste à franchir pour atteindre un taux de fréquence de deux passe par le fait de safestartiser Cap ten safe. Il faut faire simple, pour que chacun puisse s’approprier sa propre sécurité et comprenne qu’il est susceptible d’aider les autres dans cette démarche. C’est pourquoi une expression phare du programme SafeStart comme le terme de « chaude alerte » doit faire partie du vocabulaire quotidien de nos opérateurs ».

 

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Comment avez-vous intégré SafeStart dans la politique sécurité du site de Déville-Lès-Rouen ?

Pour qu’une méthode comme SafeStart puisse être efficace et changer les comportements à long terme, il faut que le système sécurité du site concerné soit déjà mature.

A Déville-Lès-Rouen fin 2008, avant la mise en place de Cap ten safe, nous avions initié une formation de sauveteur/secouriste auprès des 500 personnes du site. Construite en partenariat avec la Croix Rouge, le Comité d’Entreprise et le CHSCT, cette formation s’intéressait à la fois aux problématiques de l’usine mais aussi à celle des foyers. Des exercices portaient notamment sur la réanimation d’enfants et de nourrissons. Dès cette époque, les collaborateurs du site ont compris que l’entreprise n’était pas là que pour imposer des règles et des contraintes mais aussi pour les aider à être plus vigilants vis-à-vis d’eux mêmes, de leurs collègues et de leurs familles. Cette action nous a permis de donner une dimension humaine et sociale à notre politique sécurité.

Témoignage de Samuel Lecerf,
directeur de l’usine de Deville-les-Rouen

 

Il nous est apparu alors qu’il fallait amplifier la communication autour de SafeStart et intégrer SafeStart partout où cela était possible.

 

Le terrain pour la mise en place de SafeStart était donc parfaitement préparé ?

VallourecEffectivement, si nous considérons où nous étions il y a cinq ans, la notion de comportement suscitait de la méfiance de la part des opérateurs. Ils avaient l’impression que la Direction se cachait derrière ce terme pour s’absoudre de tout accident. C’est cette première grande action qui a permis de faire comprendre que le mieux placé pour éviter l’accident était l’accidenté potentiel lui-même. À la suite de ma rencontre avec Laurent Goussault lors de la Convention Sécurité du Groupe Vallourec en septembre 2010, j’ai tout de suite vu l’effet amplificateur que pouvait nous apporter SafeStart. Dès avril 2011, nous avons engagé la formation d’une trentaine d’instructeurs qui ont très vite commencé à former des opérateurs. Pour s’assurer que la « greffe était bien en train de prendre », nous avons réuni les instructeurs quelques semaines plus tard pour un débriefing. Il nous est apparu alors qu’il fallait amplifier la communication autour de SafeStart et intégrer SafeStart partout où cela était possible. Particulièrement dans tous nos outils sécurité existants et lors des Visites de Sécurité.

 

En cette fin d’année 2011, où en êtes-vous dans le déploiement de SafeStart ?

À compter de décembre 2001, nous lançons une grande campagne d’affichage dans l’usine en partenariat avec ETS SAFE et FULLMARK pour que SafeStart soit présent à l’esprit de tous. À ce jour, plus de 70% de l’effectif a été formé et tout le personnel aura été formé avant la fin du premier trimestre 2012. Progressivement dans l’usine, on entend parler de ligne de tir, d’excès de confiance, de chaude alerte… C’est sans doute à travers l’appropriation par chacun de ce vocabulaire spécifique à SafeStart que l’on peut parler de réels progrès en termes des comportements dans notre usine.

 

Qu’attendez-vous de SafeStart dans les mois et les années qui viennent ?

L’objectif du Groupe Vallourec sur le site est de continuer le travail déjà accompli et de s’appuyer sur SafeStart pour que le comportement ne soit plus jamais un sujet tabou mais devienne bien le premier levier pour atteindre le 0 accident.

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