Canfor

Scierie de Springer Creek, Colombie-Britannique

Des bancs arrières aux « leaders de l’industrie en sécurité »
Une scierie en Colombie-Britannique a connu une réduction des coûts reliés aux réclamations de plus d’un million $ par année

Industrie
Scierie de bois de charpente dimensionné

Site
Slocan, Colombie-Britannique

 

Antécédents

Basé à Vancouver, Colombie-Britannique, Canfor est le plus grand producteur du bois de charpente, extrait des essences de bois tendre. Cette scierie est également l’une des productrices les plus importantes de la pâte « kraft » (pâte au sulfate), tirée des conifères, au Canada. Il y a déjà quelques années, Canfor a fusionné ses actifs avec l’entreprise « Slocan Forest Products Limited », augmentant ainsi la production de la compagnie à plus de cinq (5) billions de panneaux par année. L’une des propriétés acquises dans cette transaction était la scierie de Slocan. Celle-ci possède deux (2) chaînes de production : la première, composée d’une machine de premier débit à lames, à fonctionnement informatisé, qui conserve la partie optimale des billes de bois. La deuxième chaîne est composée d’équarisseuses déchiqueteuses, qui convertissent les billes de bois plus petites, en bois de construction dimensionné. La scierie a une capacité annuelle de 100 millions de pieds linéaires en planches de bois de charpente et 59 000 unités de séchage, pour les copeaux de bois. Deux cent cinquante (250) personnes travaillent dans les moulins et les régions boisées.

Avant la fusion, la scierie de Slocan avait été fermée pendant une période de sept mois. Une décision fut prise pour réouvrir cette scierie et lui permettre de retrouver sa rentabilité. Le réinvestissement nécessaire à cette réouverture impliquait, entre autres, des investissements pour l’achat de nouvel équipement de production et la modernisation des appareils déjà existants. L’une des causes principales des réserves en termes de réinvestissement financier et de la viabilité financière à long terme de cette division résidait dans l’élément suivant : les sommes extrêmement élevées, payées annuellement à la Commission des accidents du travail (CAT). Ces montants étaient reliés au taux très élevé des accidents et incidents survenus à la scierie, au cours des années passées. Au cours des dix années précédentes, une somme moyenne d’environ 7 800 $ par employé à temps plein, avait été payée, sur une base annuelle, à la Commission.

Tom Gilgan a joint l’équipe de Slocan pour travailler avec le comité de développement, le personnel de gestion et les équipes affectées aux chaînes de travail. Son mandat était d’élaborer et de mettre en place un plan d’affaires permettant à la scierie d’être productive et rentable. Tom, qui inscrit à son actif 30 ans d’expérience en santé et sécurité dans l’industrie forestière, a décidé qu’une des premières priorités serait de réduire le fardeau financier des paiements à la Commission des accidents du travail (CAT). Selon Tom, « quand j’ai débuté ici, j’ai constaté que les gens qui m’avaient précédé avaient fait un travail exceptionnel en préparant un programme de sécurité conçu pour s’assurer que la division était conforme aux normes provinciales et fédérales concernant la santé et la sécurité au travail; l’un des meilleurs que j’ai vu dans ma vie. Mais, en dépit de ce programme impressionnant, le taux moyen d’accidents avec perte de temps au cours des 5 années précédentes était de 10 par année et ce, parmi les 150 personnes travaillant à la scierie – certainement un résultat qui pouvait être amélioré ».

D’autres enquêtes et discussions avec des employés de la scierie ont mené Tom à la conclusion que ce programme de sécurité avait été conçu plus pour passer des « audits » que pour éviter que ne surviennent des accidents. Tom se rappelle que « le but ultime du programme était d’assurer la conformité aux normes, mais ne faisait pas de prévention ou de promotion de la sécurité ». Tom et le comité de sécurité de l’usine ont discuté de cette situation et ont décidé qu’il fallait rétablir les bases premières des notions de sécurité.

 

Canfor se préoccupe de la sécurité et a récemment présenté le prix « Zéro blessure, zéro temps perdu » à plusieurs employés en reconnaissance de leur engagement sérieux à la sécurité.

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En haut, de gauche à droite : Ken Kotyk, le superviseur de la scierie, présente le prix de sécurité à Laurie Card, Rick Aitkin, Lucas Jmieff, Don Steen et Ralph Gerrard.
Félicitations à tous!

 

Mise en oeuvre du programme SafeStart

Tom, avec l’appui entier du comité de sécurité, a décidé d’agir pour implanter une nouvelle attitude de base vis-à-vis la sécurité et ce, dans toute l’organisation. Le comité a donc étudié un vaste éventail de programmes de formation, ces derniers basés sur les comportements et la sensibilisation à la sécurité, pour en faire l’implantation éventuelle. Finalement, il a été convenu que SafeStart était le choix le plus approprié pour la scierie. Tom a trouvé que le programme de SafeStart était étroitement lié à ses valeurs personnelles. Il trouvait aussi que cette formation aiderait à une mise en place rapide de cette « culture de sécurité » au sein de la scierie. Et Tom connaissait la valeur de cette culture : il y avait travaillé pendant ses 30 années d’expérience au sein du secteur industriel de la forêt.

La scierie a donc établi un contact avec les services de formation d’Électrolab. Ces derniers s’assuraient de fournir le matériel de formation de SafeStart, pour tout le personnel chez Slocan. Alec Dewdney, un consultant senior du programme SafeStart chez Électrolab, a dirigé un atelier de « formation des formateurs » sur place, pour le personnel. À son tour, ces formateurs ont donné la même formation à tous les autres membres du personnel chez Slocan. Lors de ces formations, le matériel de SafeStart, incluant les vidéos, les cahiers d’exercices et les activités de classe ont été employés. « Au début, » rappelle Alec, « quelques participants craignaient que des employés puissent rejeter le programme de SafeStart ou, à tout le moins, offrir une attitude passive, réduisant ainsi les chances de succès de toute l’entreprise ». Alec a commenté plus tard que « c’était fort compréhensible, considérant que la scierie avait été fermée pendant une période prolongée. À la réouverture de la scierie, les employés avaient misé prioritairement sur la production, escomptant ainsi conserver le maintien de la scierie. Au même moment, où les gestionnaires ont commencé à montrer de l’enthousiasme pour le programme SafeStart, les craintes initiales du côté des employés ont semblé s’évaporer. Les participants ont activement participé au programme SafeStart, démontrant d’excellentes dispositions de leadership ».

Depuis, chaque personne chez Slocan (gestionnaires, directeurs, ouvriers affectés au travail à la chaîne et le personnel administratif), tous ont reçu la formation du programme SafeStart. Celle-ci est même devenue une partie essentielle du processus d’intégration du personnel. C’est la façon dont est présentée la formation SafeStart aux équipes qui retient l’attention. Cette formation n’est pas exclusivement une formation « de milieu de travail », mais bien une « façon de vivre » donc, des connaissances qui assurent à chacun une sécurité tant au travail, à la maison, qu’en conduisant l’automobile.

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Le comité de sécurité a lancé un défi à ses équipes : discuter et partager avec leurs familles, à la maison, de la formation de SafeStart. Ces équipes ont effectivement relevé le défi. L’un des effets secondaires et plein d’humour de ce partage remarquable est que les employés discutent maintenant d’anecdotes avec leurs collègues, à propos de la façon dont leur conjoint et enfants leur rappellent de garder « les yeux et la pensée fixés sur leur tâche » lorsqu’ils travaillent autour de la maison ou tandis qu’ils sont au volant de la voiture familiale!

« Nous voyons également les résultats de la formation aux lignes de production » ajoute Tom. « Lorsque je me déplace dans l’usine, j’entends constamment les membres du personnel discuter entre eux, en utilisant le langage propre à SafeStart. Je constate que les personnes se rappellent entre elles, les modèles d’états et d’erreurs, identifiés par SafeStart. » Tom se remémore une occasion récente, alors qu’il suivait un des employés montant un escalier. La personne a été momentanément distraite par une des opérations ayant lieu au-dessous et, à cause de cette inattention, s’est accroché le bout du pied sur une marche. Conséquemment, la personne a momentanément perdu l’équilibre. L’employé s’est immédiatement tourné vers Tom en lui disant « mes yeux n’étaient pas vraiment fixés à la tâche, n’est-ce pas! » Tom a noté que l’employé employait la technique de réduction des erreurs critiques de SafeStart (TREC), c’est-à-dire, « d’analyser les chaudes alertes et les petites erreurs pour éviter d’avoir à se tracasser à propos d’erreurs plus importantes ». Il a aussi observé que l’homme tenait la balustrade, quand il a perdu l’équilibre; une des habitudes sécuritaires, fortement mises en valeur par la formation SafeStart.

 

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Résultats

Le « taux médical d’incident » de cette division de Springer Creek (MIR – Medical Incident Rate : une valeur combinée des traitements médicaux, des accidents impliquant une perte de temps et un programme de travail modifié) est passé de 48 (une moyenne des cinq ans de la période précédant l’adoption de SafeStart) à 9, en l’année 7 (le début de la formation SafeStart) et a continué à chuter depuis. La scierie a terminé l’année 8 avec un taux de « MIR » de 0,86 et ce, sans un seul accident avec perte de temps. Ce taux représente une amélioration spectaculaire de la moyenne de10 accidents avec perte de temps – par année, (avec une moyenne de 75 jours d’absence par accident) dans la période quinquennale précédant l’année 8.

 

L’avenir

Le comité de sécurité de Slocan compte offrir à chacun de ses sites, une révision de la formation SafeStart à tout le personnel et espère également présenter SafeTrack, un programme d’observation de la sécurité et de rétroaction, conçu à titre de complément, à la formation de SafeStart.

Une journée « SafeStart pour la famille » est une autre initiative que Slocan compte élaborer et ajouter à ces projets. Slocan souhaite accueillir les conjoints et les enfants des employés afin qu’ils participent eux aussi, à la formation de SafeStart.

« Aujourd’hui, les employés qui travaillent chez Slocan sont exceptionnellement méritoires d’être passés de « bons derniers », à « leaders de l’industrie en termes de performance sécuritaire », Tom indique fièrement. « En raison de notre performance améliorée de la sécurité, la Commission des accidents du travail a versé la somme de 3,06 $ par poste à temps plein équivalent (TPE) pendant l’année 8, ce qui constitue une amélioration remarquable, comparée à des versements aussi élevés que 7 800 $ par poste à temps plein équivalent, (TPE) payés au cours des années précédentes. Cette somme représente une économie annuelle de plus d’un million de dollars. Dans le monde des affaires, perdre un million de dollars chaque année, érode les bases d’une entreprise, la rendant non compétitive et nous en étions là. Nous sommes maintenant engagés visà- vis le programme de SafeStart et déterminés à maintenir ce succès pour l’avenir. »

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